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La couverture médiatique de la violence sexuelle demeure problématique malgré #MoiAussi, selon une équipe de recherche de l’Université Â鶹ɫÇ鯬

Une revue de la littérature affirme que les journalistes occultent trop souvent le rôle du racisme et du colonialisme et qu’ils utilisent un langage susceptible d’entraîner la culpabilisation des victimes
une journaliste discute avec quelqu'un en prenant des notes
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 25 August 2025

La couverture médiatique de la violence sexuelle demeure problématique et cause préjudice encore aujourd’hui, malgré l’apport du mouvement #MoiAussi, selon une équipe de recherche de l’Université Â鶹ɫÇ鯬.

Les chercheuses ont procédé à une revue thématique de la littérature universitaire et ont ainsi analysé 41 articles scientifiques publiés entre 2013 et 2023 dans l’hémisphère nord afin d’évaluer si la couverture médiatique de la violence sexuelle avait évolué depuis le mouvement #MoiAussi de 2017, qui a sensibilisé l’opinion publique à ce sujet.

« Les pratiques journalistiques posent parfois problème quand vient le temps de dépeindre la violence sexuelle, ce qui aggrave les effets néfastes et durables pour les survivants », soutient Karen Andrews, coautrice de l’article et ancienne étudiante à la maîtrise au Département d’études intégrées en sciences de l’éducation. La coautrice a aussi été auxiliaire de recherche au sein d’iMPACTS, un projet multidisciplinaire de l’Université Â鶹ɫÇ鯬 dirigé par Shaheen Shariff, professeure James‑Â鶹ɫÇ鯬, et qui vise à lutter contre la violence sexuelle sur les campus universitaires.

Karen Andrews, Safeera Jaffer et la professeure Shariff ont examiné tant le contenu médiatique (en s’attardant notamment au langage, à la formulation et aux sources citées) que le milieu de travail des journalistes.

Elles donnent comme exemple les journalistes qui, dans un reportage, peuvent minimiser la coercition et les rapports de force, ou utiliser des phrases de forme passive, ce qui atténue la responsabilité de l’auteur du crime et amène à culpabiliser la victime, selon les chercheuses. ³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð rapporte par ailleurs que les victimes qui font l’objet d’une couverture médiatique sont la plupart du temps des femmes blanches, cisgenres et hétérosexuelles, et que le rôle du racisme et du colonialisme dans la violence sexuelle tend à être occulté.

Selon Safeera Jaffer, coautrice de l’étude, ancienne étudiante à la maîtrise au Département d’études intégrées en sciences de l’éducation et ancienne auxiliaire de recherche au sein d’iMPACTS, la revue de la littérature révèle une formation insuffisante des journalistes en matière de violence sexuelle, ainsi que des défis en ce qui concerne l’adoption de lignes directrices éthiques. Ces éléments mettent en lumière, selon elle, l’importance de la formation et d’un milieu de travail sain et bienveillant.

« Cette étude est cardinale pour les journalistes et les médias qui souhaitent couvrir l’actualité de manière éthique, poursuit Safeera Jaffer. Elle importe également pour les chercheuses et chercheurs qui s’intéressent à ces questions, puisqu’ils doivent comprendre les systèmes et les structures qui façonnent l’activité journalistique.

« Nous ne pouvons pas espérer que les journalistes écrivent des articles éthiques et adaptés aux traumatismes sur des sujets délicats comme la violence sexuelle s’ils n’ont pas reçu la formation pertinente ou n’évoluent pas dans un milieu inclusif qui soutient ses employés et l’accès à la formation », conclut-elle.

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð , par Karen Andrews, Safeera Jaffer et Shaheen Shariff, a été publiée dans le Journal of Communication Inquiry.

Cette recherche a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et iMPACTS : Collaborations to Address Sexual Violence on Campus, projet en partenariat avec le CRSH.

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