Â鶹ɫÇ鯬

Chercheurs au Centre de recherche

Nous remercions le soutien de la , du , de Jeunesse Canada au Travail et de la Fondation du Barreau du Québec.

Directrices adjointes

Anne Iavarone-Turcotte (Directrice adjointe par interim)


Valérine Pinel

valerine.pinel [at] mcgill.ca (Valérine Pinel) est devenue directrice adjointe du Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé en décembre 2024. Avant d’occuper ce rôle, elle y a œuvré comme chercheuse-coordonnatrice de projets depuis le mois de février 2024. Formée en droit civil en France, Valérine détient une licence en droit privé et un Master 1 droit pénal et sciences criminelles de l’Université Toulouse 1 Capitole. Parallèlement à ses études universitaires et ses nombreux emplois étudiants, elle a été bénévole au sein de l’association étudiante Genepi pendant 4 ans. En tant que bénévole, Valérine a notamment organisé des ateliers au quartier femme de la Maison d’arrêt d’Amiens, animé une émission radiophonique sur le thème carcéral et participé à des évènements de sensibilisation de la société civile sur les problématiques carcérales.

Elle a découvert le bijuridisme au Québec en 2018 grâce à une double diplôme entre l’Université Laval et l’Université Toulouse 1 Capitole, lui permettant d’obtenir une Maîtrise en droit avec mémoire et un Master 2 en droit pénal et sciences criminelles. Son mémoire de recherche portait sur la détention provisoire et son impact sur les droits des justiciables.

Grâce à cette expérience au Québec, Valérine a développé un amour pour la recherche, ce qui l’a poussée à travailler comme auxiliaire de recherche à l’Université Laval, en droit criminel et en droit civil auprès de plusieurs professeures de la Faculté de droit. Valérine a coordonné la Chaire de rédaction juridique Louis-Philippe-Pigeon pendant un an, avant de rentrer en France pendant la pandémie. Durant cette parenthèse en France, Valérine a travaillé pour le ministère de la Justice en tant que conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation. Son rôle était de prendre en charge des mesures et demandes d’aménagement de peine de personnes placées sous main de justice, sous le mandat du Juge de l’application des peines. Elle a également travaillé comme Professeure des écoles pendant quelques mois avant son retour au Québec.

De 2022 à janvier 2024, Valérine a été la coordonnatrice de la Chaire de recherche Antoine-Turmel sur la protection juridique des aînés, à l’Université Laval. Ses travaux de recherche ont majoritairement porté sur les biais de genre et d’âge au moment de la détermination de la peine concernant les femmes aînées ainsi que sur les soins de fin de vie au Québec.


Chercheur.e.s

Alexandra Bahary-Dionne

alexandra.bahary-dionne [at] mcgill.ca (Alexandra Bahary-Dionne) est candidate au doctorat à la Section de droit civil de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, où elle mène une recherche sur l’évolution du cadre juridique de l’endettement personnel dans le contexte de la financiarisation de l’économie. Ses travaux portent sur l’interaction entre droit, économie et inégalités sociales dans une perspective interdisciplinaire s’appuyant sur la sociologie du droit, la sociologie économique et la sociohistoire. Elle s’intéresse notamment au rôle du droit privé dans la régulation des rapports de pouvoir économiques et aux interactions entre le droit social et le droit privé qui caractérise les mutations de l’État social.

Dans le cadre de sa thèse, Alexandra a été chercheuse invitée au Centre de sociologie des organisations à Sciences Po Paris (2023-2024) ainsi qu’à l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales de l’Université Paris-Dauphine (2025). Elle a également coordonné l’Observatoire pluridisciplinaire sur le devenir du droit privé à l’Université d’Ottawa et pris part à plusieurs projets de recherche collaboratifs portant sur des sujets variés, allant de l’accès à la justice au droit de la consommation, en passant par les perspectives postcoloniales sur le droit privé, l’intelligence artificielle et les cultures numériques.

Ses travaux ont été publiés dans plusieurs revues, dont Les Cahiers de droit, la Revue de droit de l’Université de Sherbrooke, la Revue Femmes et droit, le European Review of Digital Administration and Law et Sociologie et sociétés. Elle est également l’autrice de l’ouvrage L’accès à la justice au prisme des savoirs profanes, tiré de son mémoire de maîtrise primé par le Prix Minerve et publié aux Presses de l’Université de Montréal (2024). Sa recherche doctorale a aussi été récompensée par le prix « Relève en droit civil » de la Chaire Jean-Louis Baudouin de l’Université de Montréal.

Ses travaux ont été financés, entre autres, par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), les Fonds de recherche du Québec (FRQ) et le Centre de recherche sur les inégalités sociales de Montréal (CREMIS).
Depuis 2022, Alexandra enseigne le droit des obligations à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa. En 2026, elle entreprendra une recherche postdoctorale à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), financée par le FRQ, sur l’impact des investissements immobiliers des fonds de pension sur le droit au logement.


Mélisande Charbonneau-Gravel

melisande.charbonneau-gravel [at] mcgill.ca (Mélisande Charbonneau-Gravel) travaille à temps partiel comme chercheuse au Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé. Durant ses études en droit à l’Université Â鶹ɫÇ鯬, elle a été chercheuse étudiante au Centre, où elle a notamment contribué au projet des dictionnaires bilingues. Elle a ensuite mené et coordonné divers autres projets du Centre. Elle y revient en mai 2025, après avoir été auxiliaire juridique à la Cour suprême du Canada, exercé le droit en pratique privée pendant quelques années et complété une maîtrise en droit.


Léa DecasterPhoto Léa Decaster

lea.decaster [at] mcgill.ca (Léa Decaster) est chercheuse au Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé dans le cadre du projet d’élaboration d’un dictionnaire de droit des personnes.Elle est aussi doctorante en cotutelle à la Faculté de droit de l’Université Laval et à la Faculté de droit de l’Université du Mans, sous la direction des professeures Christelle Landheer-Cieslak et Valérie Lasserre. Sa thèse s’intitule « L’identité de sexe et la personne en droit civil français et québécois ». Ses recherches portent donc sur l’identification des personnes par la mention du sexe à l’état civil et sur la protection des droits fondamentaux de la personne à travers cette mention du sexe.

À l’Université Laval, elle est membre du Comité d’Éthique de la Recherche. Elle a été mentore pour le Centre de soutien aux étudiant.e.s des cycles supérieurs en droit et auxiliaire d’enseignement et de recherche entre janvier 2021 et décembre 2023. À l’Université du Mans, elle est chargée d’enseignement en droit des contrats, droit de la famille, procédures civiles d’exécution et droit patrimonial de la famille.

Membre de l’Institut d’Éthique Appliquée de l’Université Laval et du laboratoire Thémis-UM, Léa s’intéresse au droit comparé, au droit civil, aux droits fondamentaux et plus précisément au droit des personnes physiques et de la famille. Elle a publié dans plusieurs ouvrages collectifs sur l’enseignement du droit en France et au Québec et sur la procédure de changement de la mention du sexe à l’état civil. Elle a aussi organisé et participé à plusieurs colloques et conférences scientifiques au Québec et en France.


Tiphaine Dourges 

Photo Tiphaine Dourgestiphaine.dourges [at] mcgill.ca (Tiphaine) a rejoint l’équipe du Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé en tant que chercheuse au mois d’avril 2024. Après une Licence de droit à l’Université Bordeaux 4 Montesquieu en France, Tiphaine a poursuivi ses études à l’Université de Bordeaux. Elle y a obtenu un Master 1 puis un Master 2 de droit privé parcours recherche, spécialisé en droit pénal et sciences criminelles. Cette formation lui a permis de découvrir plusieurs droits pénaux étrangers lors d’une semaine de séminaires présentés par des professeur.e.s. venu.e.s. de différents pays d’Europe et du Canada.

Animée par l’envie de faire de la recherche en droit pénal comparé, Tiphaine a complété entre 2014 et 2022 un parcours doctoral en cotutelle sous la codirection des professeurs Olivier Décima à l’Université de Bordeaux et Simon Roy à l’Université de Sherbrooke. Sa thèse, intitulée « Répressions pénale et extra-pénales en droit comparé français et canadien. Contribution à la théorie générale de la répression », propose une définition juridique prospective du terme répression permettant de répondre à certains enjeux de qualification des sanctions punitives en droits français et canadien.

À l’issue de sa soutenance, le jury lui a décerné à l’unanimité la mention excellente. Elle a également reçu l’autorisation de publier en l’état, l’encouragement à postuler aux prix de thèse et la recommandation à la publication de ses travaux. Tiphaine est aussi récipiendaire du Prix du Fonds Chénier-Picard 2023 pour la meilleure thèse en droit de l’Université de Sherbrooke.

Parallèlement à sa recherche doctorale, Tiphaine a eu le plaisir d’enseigner diverses matières de droit civil (contrats et responsabilité), de droit pénal (général, spécial et comparé) et la méthodologie des exercices juridiques, notamment à l’Université de Bordeaux. Elle a également eu la chance de participer plusieurs années à la formation des juges à l’École de la magistrature (France), en tant que tutrice en droit des obligations.

Avant de rejoindre Montréal en 2024, Tiphaine a travaillé durant une année comme rédactrice à la direction des affaires civiles et du sceau du ministère de la Justice français. Elle était notamment chargée de collaborer à la rédaction de la réglementation des professions juridiques et judiciaires. Une expérience qu’elle a trouvée très enrichissante et complémentaire à sa formation universitaire.

Tiphaine s’intéresse particulièrement à la responsabilité civile et à la responsabilité pénale, notamment du point de vue des sanctions juridiques, et au droit comparé. Les problématiques soulevées par l’utilisation des outils d’intelligence artificielle dans le domaine de la justice font aussi partie de ses intérêts de recherche.


Kayley Laura Lataphoto Kayley Laura Lata

kayley.lata [at] mcgill.ca (Kayley Laura Lata) est chercheuse au Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé depuis mai 2024.

Kayley Laura s’intéresse au droit et aux sciences sociales, et à la signification qu’ils peuvent avoir l’un pour l’autre. Elle s’intéresse aussi à la place qu'occupe l'exception dans le droit, particulièrement en matière de politiques pharmaceutiques. Elle s’est intéressée, en outre, au raisonnement juridique et à la motivation des décisions administratives et judiciaires.

Kayley Laura a complété sa maîtrise en droit à l’Université Â鶹ɫÇ鯬 sous la supervision de Daniel Weinstock. Elle a rédigé son mémoire de maîtrise sur la notion de nécessité médicale qui sous-tend la couverture des soins de santé au Québec et au Canada. Son mémoire retrace la généalogie de la nécessité médicale en s’interrogeant sur les méthodes et l’épistémologie du droit.

Pendant ses études, elle a été fellow du Département d'équité, d'éthique et de politiques de l’École de santé des populations et de santé mondiale de l’Université Â鶹ɫÇ鯬.

Elle a également complété ses examens du Barreau du Québec.


Maxime Leblanc

maxime.leblanc3 [at] mcgill.ca (Maxime Leblanc) est chercheur au Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé, où il participe à l’élaboration d’un dictionnaire de droit des personnes. Il est candidat à la maîtrise en droit de type recherche à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke sous la direction du professeur Mathieu Devinat. Il a également complété son baccalauréat en droit à cette même Université.

Son projet de recherche de maîtrise porte sur l’adage « nul ne peut se faire justice à soi-même » et sur son influence sur le droit civil québécois. Il s’intéresse notamment aux origines de ce principe, à son rôle au sein du Code civil du Québec, ainsi qu’aux exceptions qui en découlent. Dans le cadre de ce projet, il bénéficie d’une bourse d’excellence en recherche de l’Université de Sherbrooke.

Auxiliaire de recherche à la Faculté de droit, Maxime a également agi à titre d’auxiliaire d’enseignement. Ses intérêts de recherches portent notamment sur le droit des biens, le droit privé fondamental ainsi que le droit comparé.

Universitaires

ɳٳܻ徱²¹²Ô³Ù.±ð²õ

Justin Angélil-Danis

1. Qu’est-ce qui vous a incité à devenir chercheur.se au Centre Crépeau?

Ce qui m’a incité à devenir chercheur au Centre Crépeau est avant tout mon intérêt marqué pour le projet de dictionnaire juridique. Au cours de mes trois premières années de baccalauréat en droit, j’ai appris à utiliser cet outil précieux, qui m’a aidé à mieux comprendre le langage juridique et à interpréter les textes avec rigueur. Réaliser à quel point un tel dictionnaire peut être utile, tant en milieu universitaire que professionnel, a éveillé en moi le désir d’y contribuer activement. Participer à sa création représente pour moi une manière concrète de rendre accessible et précis le langage du droit.
Par ailleurs, je vois dans le Centre Crépeau une opportunité d’apprentissage exceptionnelle. Alors que j’entame ma dernière année de baccalauréat, je souhaite approfondir mes connaissances et me plonger davantage dans le monde de la recherche juridique. Le Centre me semble être un lieu idéal pour développer des compétences méthodologiques, critiques et rédactionnelles, tout en participant à un projet porteur de sens.
Et puis, je ne peux nier que les anciens membres du Centre n’avaient que des bons mots à l’égard du centre, ce qui m’a encore davantage motivé à poser ma candidature et à m’y investir pleinement!

2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux?

Selon moi, le bilinguisme du droit civil québécois agit en quelque sorte comme un double rempart contre la mauvaise interprétation des textes juridiques. En effet, un réflexe très mcgillois que j’ai développé au cours de mon baccalauréat est de me référer à la version anglaise d’un texte légal dès qu’un doute surgit à la lecture d’un passage en français. Le fait d’avoir accès à un texte équivalent, non pas simplement traduit mais rédigé dans une autre langue mais émanant de la même intention, constitue un outil inestimable. Ce va-et-vient entre les deux langues permet souvent de clarifier des concepts juridiques complexes, tout en enrichissant la compréhension générale du droit.

Le droit québécois se voit indéniablement renforcé par ce bilinguisme. Cela lui confère une unicité qui me plaît beaucoup. C’est d’ailleurs, à mes yeux, une belle métaphore de la société québécoise que d’avoir le devoir de réfléchir et d’exprimer le droit simultanément en deux langues. Ce fonctionnement bilingue permet aussi de s’affranchir partiellement des cadres stricts des traditions continentale et britannique, pour faire place à une approche hybride, originale et inclusive. C’est une force du monde juridique québécois de travailler avec des outils et des références bilingues.

Étant francophone à la Faculté de droit de Â鶹ɫÇ鯬, le bilinguisme est aussi pour moi une source de questionnements. J’ai naturellement tendance à rédiger mes travaux en français, mais je suis constamment amené à me demander si un lecteur dont la langue première est l’anglais pourra pleinement saisir les nuances de mon propos. Ce souci de clarté m’a amené à adapter mon style pour qu’il transcende les barrières linguistiques, en simplifiant mes formulations et en clarifiant mes idées. Je suis persuadé que cet exercice m’a considérablement aidé à améliorer mes capacités de rédaction et de communication juridique.

3. Qu’est-ce qui dans vos expériences ou réalisations passées a marqué votre choix de poursuivre vers le droit?

Je pense bien que je détonne un peu à la faculté de droit par ma réponse à cette question. Je perçois le droit, tant dans mon parcours académique que mes ambitions professionnelles, comme un outil plutôt qu’une finalité. Étant rentré à la faculté de droit immédiatement après le cégep, j’ai entamé mes études universitaires dans le programme BCL/JD. Je savais que d’étudier le droit allait me donner une compréhension approfondie du système dans lequel nous évoluons. J’aspire à une carrière en relations internationales, alors il me semble naturel que d’étudier le système qui régit les relations interpersonnelles est d’une importance sans pareil avant d’analyser les relations à l’échelle internationale. De plus, les outils que nous apprenons à maitriser en droit, comme les contrats, la recherche, l’écriture persuasive ou la négociation sont tous indispensables dans ce domaine.
Le lien entre mes abritions de carrière et le Centre Paul André Crépeau semble peut-être flou, mais il me parait pourtant évident. Premièrement, il va sans dire que l’expérience de de travail comme assistant de recherche est immensément formatrice. De plus, le caractère jurilinguistique du travail du dictionnaire de droit privé est un premier pas dans un monde que je ne savais pas si vaste ni si intéressant. Si pour moi le droit est un outil, de travailler à l’élaboration d’un dictionnaire juridique représente en quelque sorte la quintessence de mon parcours à l’école de droit.


Julien Bérubé

1. Qu’est-ce qui vous a incité à devenir chercheur.se au Centre Crépeau?

C’est pendant ma seconde année de droit que j’ai pu faire mes premiers pas en recherche. C’est alors que j’ai réellement compris l’importance d’aller plus loin, et de toucher aux fondements mêmes de notre environnement juridique. En additionnant cela avec mon amour des langues, j’ai réellement sauté sur l’occasion de combiner mes intérêts. J’espérais explorer de nouvelles avenues et approfondir ma connaissance du droit privé québécois (un souhait qui est exaucé à date!)
During my second year of law school, I had the opportunity to make my first steps in academic research. I then understood the importance of going further and learning about the foundations of our legal environment. Adding this to my passion for languages, I jumped at the opportunity to combine my interests. I hoped to explore new ways of thinking and to deepen my knowledge of Québec private law, and I can say that my wish has been fulfilled.

2. À votre avis, qu'est-ce que la quintessence du droit privé québécois?

Pour moi, la quintessence du droit privé québécois se trouve dans notre Code de procédure civile. Par sa nature, il s’agit d’un code profondément civiliste dans son organisation. Toutefois, la procédure qu’il régit s’apparente bien plus à celle qui est traditionnellement associée à la Common Law canadienne. En reprenant les principes de la Common Law et en les intégrant à l’organisation civiliste, la procédure civile a démontré l’unicité du droit privé québécois. Loin d’être une faiblesse du droit civil, je pense que cette fusion est une force qui démontre la vivacité du droit civil au Canada et l’évolution historique de la société régie par ce code.

3. Comment décririez-vous la communauté du Centre Crépeau?

Je la décrirais comme la plus grande force du Centre. Dès le premier jour, nous avons eu la chance d’être accueillis au Centre par des sommités, qui nous parlaient comme à des collègues. Que ce soit dans des conférences, des séminaires ou dans les corridors, les interactions que j’ai chaque semaine avec les membres de cette communauté sont réellement inspirantes. Voir tant de passionné·es de droit privé québécois est une chance peu commune, et les conversations que nous avons sont toujours précieuses. C’est réellement une communauté qui encourage ses chercheur·euses à aller plus loin et à se développer dans un milieu accueillant et formateur.


Andrew Jiaxin Chen

1. Qu’est-ce qui vous a incité à devenir chercheur.se au Centre Crépeau?
Ayant grandi dans l'environnement bilingue de Montréal en tant qu’immigrant, je n’ai jamais été capable de parler uniquement en anglais ou en français avec mes amis; chaque langue avait ses propres nuances, et aucun mot ne semblait avoir une équivalence parfaite dans l’autre langue. Cependant, en droit, contrairement aux conversations informelles, parler « Franglais » n’est pas accepté.
C’est donc cela qui m’a incité à vouloir travailler sur le projet de lexique bilingue du Centre Crépeau. Je voulais contribuer à une initiative qui s'attaque aux lacunes de traductions entre les langues, des lacunes qui m’agacent depuis que je suis jeune. Ma volonté de développer ma sensibilité aux subtilités de la traduction des langues – une habilité que chaque polyglotte possède en soi – est donc ce qui m’a mené au Centre Crépeau.

2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux?

Le droit est toujours façonné par la langue par laquelle il est exprimé. Le système juridique du Québec, qui est exprimé en français et en anglais, donne donc lieu à une situation unique: la coexistence de deux versions parallèles du même droit québécois.
En effet, parce qu’aucune langue ne peut être traduite parfaitement dans une autre, les versions française et anglaise du droit québécois divergent parfois de manière subtile mais significative. Ces différences obligent donc les juristes à dépasser la lecture littérale de chaque Code pour saisir pleinement les concepts juridiques qu’ils cherchent à transmettre. Ainsi, étudier le droit québécois dans un cadre bilingue encourage une approche téléologique qui va au-delà du texte, favorisant un engagement critique avec le droit.

3. À votre avis, qu'est-ce que la quintessence du droit privé québécois?

Pour moi, la quintessence du droit privé québécois se retrouve dans sa tradition civiliste. Alors que le Code civil du Québec en est l’expression la plus évidente, cette tradition se manifeste bien au-delà du Code lui-même. Par exemple, l’une des caractéristiques typiques du droit québécois est la catégorisation des concepts juridiques, que l’on retrouve notamment en matière de contrats, d’obligations ou de relations entre particuliers, et qui reflète une structure rationnelle et cohérente, en contraste avec la l’approche jurisprudentielle de la common law.
D’ailleurs, cette catégorisation du droit est précisément ce qui rend le projet de Dictionnaire du Centre Paul-André Crépeau si pertinent. En effet, afin de structurer le droit en catégories, il faut d’abord les définir. En ce sens, le Dictionnaire remplit une fonction fondamentalement civiliste: comme le code, il vise à offrir une articulation cohérente et unifiée des concepts juridiques québécois.


Chloé Desjardins

1. À votre avis, qu'est-ce que la quintessence du droit privé québécois?

À mes yeux, la quintessence du droit privé québécois réside dans sa richesse historique, née de la rencontre entre la tradition civiliste française et la common law anglaise. Ensemble, elles lui confèrent un caractère hybride tout à fait unique en son genre. Certes, se situer à la croisée de deux grandes traditions juridiques peut parfois rendre les choses complexes. Or, c’est justement ce qui fait du droit québécois un domaine si intéressant à étudier : à ce jour, je reste fascinée de savoir que certains concepts désormais intégrés au droit québécois tirent leur origine de la tradition anglaise.

2. Quelles sont les qualités ou défauts d’une bonne chercheuse en droit?

Une bonne chercheuse en droit doit avant tout faire preuve de rigueur et de curiosité. Il faut s’assurer de l’exactitude des informations que l’on présente. Certains des projets sur lesquels on travaille peuvent devenir des références pour la communauté, et il est donc crucial de ne pas induire les lecteurs en erreur. Quant à elle, la curiosité pousse à creuser au-delà de l’évidence, à explorer les nuances des concepts juridiques que l’on rencontre et à s’intéresser aux implications théoriques et pratiques du droit. Cela dit, cette même curiosité peut parfois jouer des tours. Dans le cadre de la rédaction du Dictionnaire de droit privé, par exemple, il est facile de se laisser entraîner par l’envie d’approfondir chaque notion rencontrée. On découvre des éléments fascinants qu’on aimerait intégrer aux remarques ou aux définitions, mais il faut garder en tête que l’objectif est de produire un ouvrage concis, clair et accessible. Il s’agit donc de canaliser cette curiosité de manière ciblée, en sélectionnant avec soin ce qui est pertinent pour l’outil en construction.

3. Comment décririez-vous la communauté du Centre Crépeau?

La communauté du Centre Crépeau est curieuse et généreuse de son temps. Je reste particulièrement marquée par le fait que des personnes possédant déjà une grande expertise continuent de se poser des questionner et d’explorer le droit privé québécois. Par ailleurs, l’accessibilité des chercheurs et des directeurs du Centre font de ce milieu un lieu d’apprentissage hors du commun. Pouvoir échanger avec des personnes aussi savantes, ouvertes et disponibles est un réel privilège, surtout lorsque l’on est juriste en formation. Je suis fort reconnaissante de cette communauté qui me permet d’évoluer dans un environnement où l’on se sent à la fois encadré, écouté et encouragé à contribuer activement à la recherche.


Thomas LessardPhoto Thomas Lessard

1. Qu'est-ce qui vous a incité à devenir chercheur au Centre Crépeau ? 

Dans ma première année de droit, j’ai pu goûter aux traditionnels ateliers et séminaires, aux multiples textes doctrinaux et articles juridiques, ainsi qu’à une tonne de discussion avec des professionnel.les de milieux variés. Et, chaque fois que je me trouvais intéressé par un travail ou un projet, le Centre se trouvait en périphérie. Je me souviens avoir lu des textes en droit de la famille de la Pre Christine Morin ou avoir assisté à une présentation du Pr Michaël Lessard, et avoir remarqué que tous.tes ces juristes qui m’intéressaient étaient soit directement, soit indirectement relié.es aux activités du Centre. Par conséquent, j’ai donc, moi aussi voulu prendre part à cet « épicentre » de la recherche en droit privé et comparé.

2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux ?

« Imaginer un langage, c’est imaginer une forme de vie », disait Wittgenstein. Certain.es voient le bilinguisme comme un simple outil de traduction. Mais un mot représente bien plus que ses lettres et sa prononciation, c’est pourquoi les mots évoluent et les définitions changent. Entre le français et l’anglais, on se rend compte de l’influence que des « créations » humaines, comme les formes de droit ou les types de langues, ont sur leurs propres « créateu.rices ». Et c’est à travers cette lentille que le droit et ses enjeux doivent être considérés. Non pas comme un simple outil de justice, mais comme une de ces machines vivantes, dont les pièces ont été assemblées par essais et erreurs. Certes, certaines de ces pièces sont rouillées, certaines sont brisées, mais nous continuerons de les changer, de les améliorer, car, comme la langue, cette machine a autant besoin de nous que nous avons besoin d’elle.

3. Quelles sont les qualités ou défauts d'un.e bon.ne chercheur.se en droit ?

Selon moi, la première qualité d’un.e bon.ne chercheur.euse en droit est la connaissance de ses intérêts. De repérer ce qui pique notre curiosité, ce qui nous fera en demander davantage, permet de changer un simple sujet de recherche en une quête personnelle de savoir. Que ce soit à travers l’angle par lequel on traite de la question juridique, ou par le choix d’approche, un.e bon.ne chercheur.euse en droit trouvera un moyen de se passionner. Car, non seulement la démarche devient alors plus personnelle et enrichissante, mais le produit final en est de qualité redoublée. Cet attribut peut cependant se transformer en défaut quand l’intérêt mis dans une tâche nous fait oublier le temps qui passe et l’horaire habituellement chargé de la recherche juridique…


Charlotte Ruffo 

Charlotte Ruffo1. Qu'est-ce qui vous a incité à devenir chercheuse au Centre Crépeau ?  

Quand on étudie le droit, on apprend un nouveau langage. Alors si j’ai toujours aimé les mots, l’écriture et la lecture, je dois avouer que cette année, plus que jamais, j’ai découvert leur pouvoir. C’est parce que je trouve essentiel ce qui se crée au Centre que j’ai voulu y travailler. Les dictionnaires juridiques sont des outils précieux qui permettent un dialogue entre le français et l’anglais au sein d’une même tradition juridique. À mon avis, ce projet aide à démanteler certaines barrières que la langue crée tant pour les étudiant∙es en droit que les juristes et les citoyen∙nes.  

2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux ?  

Les enjeux de traduction et de linguistique me touchent profondément en tant que francophone qui ne veut pas voir le français quitter la sphère Â鶹ɫÇ鯬oise et qui souhaite encore moins voir des collègues anglophones freinés dans leur étude du droit civil québécois en raison d’un manque de sources en anglais. Le bilinguisme est en ce sens un véritable avantage à mes yeux. Il est très enrichissant de travailler au sein d’une équipe composée de personnes dont la langue maternelle est le français ou l’anglais. Les chercheurs et chercheuses du Centre s’entraident continuellement et cela suscite à mon avis de beaux échanges! J’apprends énormément de mes collègues. 

Le Centre Crépeau remercie la et le pour leur appui financier. 

                 

Back to top