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Directrices adjointes

ALEXANDRA BAHARY-DIONNE

alexandra.bahary-dionne [at] mcgill.ca (Alexandra Bahary-Dionne) est candidate au doctorat à la Section de droit civil de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, où elle mène une recherche sur l’évolution du cadre juridique de l’endettement personnel dans le contexte de la financiarisation de l’économie. Ses travaux portent sur l’interaction entre droit, économie et inégalités sociales dans une perspective interdisciplinaire s’appuyant sur la sociologie du droit, la sociologie économique et la sociohistoire. Elle s’intéresse notamment au rôle du droit privé dans la régulation des rapports de pouvoir économiques et aux interactions entre le droit social et le droit privé qui caractérisent les mutations de l’État social.

Dans le cadre de sa thèse, Alexandra a été chercheuse invitée au Centre de sociologie des organisations à Sciences Po Paris (2023-2024) ainsi qu’à l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales de l’Université Paris-Dauphine (2025). Elle a également coordonné l’Observatoire pluridisciplinaire sur le devenir du droit privé à l’Université d’Ottawa et pris part à plusieurs projets de recherche collaboratifs portant sur des sujets variés, allant de l’accès à la justice au droit de la consommation, en passant par les perspectives postcoloniales sur le droit privé, l’intelligence artificielle et les cultures numériques.

Ses travaux ont été publiés dans plusieurs revues, dont Les Cahiers de droit, la Revue de droit de l’Université de Sherbrooke, la Revue Femmes et droit, le European Review of Digital Administration and Law et Sociologie et sociétés. Elle est également l’autrice de l’ouvrage L’accès à la justice au prisme des savoirs profanes, tiré de son mémoire de maîtrise primé par le Prix Minerve et publié aux Presses de l’Université de Montréal (2024). Sa recherche doctorale a aussi été récompensée par le prix Relève en droit civil de la Chaire Jean-Louis Baudouin de l’Université de Montréal.

Ses travaux ont été financés, entre autres, par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), les Fonds de recherche du Québec (FRQ) et le Centre de recherche sur les inégalités sociales de Montréal (CREMIS).

Depuis 2022, Alexandra enseigne le droit des obligations à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa. En 2026, elle entreprendra une recherche postdoctorale à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), financée par le FRQ, sur l’impact des investissements immobiliers des fonds de pension sur le droit au logement.

ANNE IAVARONE-TURCOTTE (par intérim)

anne.iavarone-turcotte [at] mail.mcgill.ca (Anne Iavarone-Turcotte) rejoindra le Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau Ă  titre de directrice adjointe par intĂ©rim le 1er septembre 2025. Avocate et docteure en droit (Â鶹ɫÇéƬ, 2021), elle a Ă©galement Ă©tĂ© chercheuse postdoctorale en philosophie au Centre de recherche en Ă©thique (2022-2023), Ă  la Chaire de recherche du Canada en Ă©thique fĂ©ministe (2022-2023) et au Graduate Center de la City University of New York (2023-2025). Ses recherches dans ces institutions ont notamment Ă©tĂ© financĂ©es par le CRSH, le FRQ et le RĂ©seau quĂ©bĂ©cois en Ă©tudes fĂ©ministes.

Les travaux d’Anne portent sur divers aspects controversĂ©s de la thĂ©orie fĂ©ministe, dont la relation entre choix et patriarcat, la rĂ©duction des mĂ©faits, la pratique de l’allyship et le problème de parler pour autrui. Son premier livre, Choisir sans prĂ©fĂ©rer : le multiculturalisme et les femmes au-delĂ  du paradigme libĂ©ral (PUL, 2024) a Ă©tĂ© finaliste pour le Prix W. Wesley Pue de l’Association canadienne droit et sociĂ©tĂ© (2025) et fera l’objet d’une disputatio dans la revue Dialogue de l’Association canadienne de philosophie (2026). Ce livre est tirĂ© de sa thèse de doctorat, qui a remportĂ© le prix Minerve (2022), le prix de l’Association des doyennes et des doyens des Ă©tudes supĂ©rieures au QuĂ©bec (2022), la mĂ©daille d’or du Gouverneur gĂ©nĂ©ral du Canada (2022) et le prix de l’Association des ancien·nes de Â鶹ɫÇéƬ 2022, en plus d’avoir reçu une mention d’honneur (deuxième place) au concours annuel de l’Association des professeures et professeurs de droit du QuĂ©bec (2023).

Avant d’intégrer le milieu académique, Anne a pratiqué le droit de la santé dans un bureau de litige montréalais, représentant des victimes de fautes médicales et hospitalières dans des poursuites en responsabilité civile. En parallèle de ses activités professionnelles, elle s’implique dans le milieu communautaire, où elle a notamment œuvré au sein de l’OBNL Thèsez-vous et à la Clinique juridique du Mile End.

VALÉRINE PINEL (en congé parental)

valerine.pinel [at] mcgill.ca (Valérine Pinel) est devenue directrice adjointe du Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé en décembre 2024. Avant d’occuper ce rôle, elle y a œuvré comme chercheuse-coordonnatrice de projets depuis le mois de février 2024. Formée en droit civil en France, Valérine détient une licence en droit privé et un Master 1 droit pénal et sciences criminelles de l’Université Toulouse 1 Capitole. Parallèlement à ses études universitaires et ses nombreux emplois étudiants, elle a été bénévole au sein de l’association étudiante Genepi pendant 4 ans. En tant que bénévole, Valérine a notamment organisé des ateliers au quartier femme de la Maison d’arrêt d’Amiens, animé une émission radiophonique sur le thème carcéral et participé à des évènements de sensibilisation de la société civile sur les problématiques carcérales.

Elle a découvert le bijuridisme au Québec en 2018 grâce à un double diplôme entre l’Université Laval et l’Université Toulouse 1 Capitole, lui permettant d’obtenir une maîtrise en droit avec mémoire et un Master 2 en droit pénal et sciences criminelles. Son mémoire de recherche portait sur la détention provisoire et son impact sur les droits des justiciables.

Grâce à cette expérience au Québec, Valérine a développé un amour pour la recherche, ce qui l’a poussée à travailler comme auxiliaire de recherche à l’Université Laval, en droit criminel et en droit civil auprès de plusieurs professeures de la Faculté de droit. Valérine a coordonné la Chaire de rédaction juridique Louis-Philippe-Pigeon pendant un an, avant de rentrer en France pendant la pandémie. Durant cette parenthèse en France, Valérine a travaillé pour le ministère de la Justice en tant que conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation. Son rôle était de prendre en charge des mesures et demandes d’aménagement de peine de personnes placées sous main de justice, sous le mandat du Juge de l’application des peines. Elle a également travaillé comme Professeure des écoles pendant quelques mois avant son retour au Québec.

De 2022 à janvier 2024, Valérine a été la coordonnatrice de la Chaire de recherche Antoine-Turmel sur la protection juridique des aînés, à l’Université Laval. Ses travaux de recherche ont majoritairement porté sur les biais de genre et d’âge au moment de la détermination de la peine concernant les femmes aînées, ainsi que sur les soins de fin de vie au Québec.


Coordinatrice administrative principale

SONIA DE RIGGI

sonia.deriggi [at] mcgill.ca (Sonia De Riggi) travaille à temps partiel, depuis mars 2025, comme coordonnatrice administrative principale au Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé.

Elle travaille Ă  Â鶹ɫÇéƬ depuis 7 ans et Ă  la FacultĂ© de droit depuis 3 ans.

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LÉA DECASTER

Photo Léa Decaster

lea.decaster [at] mcgill.ca (LĂ©a Decaster) est chercheuse au Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ© dans le cadre du projet d’élaboration d’un dictionnaire de droit des personnes. Elle est aussi doctorante en cotutelle Ă  la FacultĂ© de droit de l’UniversitĂ© Laval et Ă  la FacultĂ© de droit deĚýl’UniversitĂ© du Mans, sous la direction des professeures Christelle Landheer-Cieslak et ValĂ©rie Lasserre. Sa thèse s’intitule « L’identitĂ© de sexe et la personne en droit civil français et quĂ©bĂ©cois ». Ses recherches portent donc sur l’identification des personnes par la mention du sexe Ă  l’état civil et sur la protection des droits fondamentaux de la personne Ă  travers cette mention du sexe.

À l’Université Laval, elle est membre du Comité d’éthique de la recherche. Elle a été mentore pour le Centre de soutien aux étudiant·es des cycles supérieurs en droit et auxiliaire d’enseignement et de recherche entre janvier 2021 et décembre 2023. À l’Université du Mans, elle est chargée d’enseignement en droit des contrats, en droit de la famille, en procédures civiles d’exécution et en droit patrimonial de la famille.

Membre de l’Institut d’éthique appliquée de l’Université Laval et du laboratoire Thémis-UM, Léa s’intéresse au droit comparé, au droit civil, aux droits fondamentaux et plus précisément au droit des personnes physiques et de la famille. Elle a publié dans plusieurs ouvrages collectifs sur l’enseignement du droit en France et au Québec et sur la procédure de changement de la mention du sexe à l’état civil. Elle a aussi organisé et participé à plusieurs colloques et conférences scientifiques au Québec et en France.

KAYLEY LAURA LATA

photo Kayley Laura Lata

kayley.lata [at] mcgill.ca (Kayley Laura Lata) est chercheuse au Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé depuis mai 2024.

Elle s’intéresse au droit et aux sciences sociales, ainsi qu'à la signification qu’ils peuvent avoir l’un pour l’autre. Elle s’intéresse aussi à la place qu'occupe l'exception dans le droit, particulièrement en matière de politiques pharmaceutiques. Elle s’est intéressée, en outre, au raisonnement juridique et à la motivation des décisions administratives et judiciaires.

Kayley Laura a complĂ©tĂ© sa maĂ®trise en droit Ă  l’UniversitĂ© Â鶹ɫÇéƬ sous la supervision du Professeur Daniel Weinstock. Elle a rĂ©digĂ© son mĂ©moire de maĂ®trise sur la notion de nĂ©cessitĂ© mĂ©dicale qui sous-tend la couverture des soins de santĂ© au QuĂ©bec et au Canada. Son mĂ©moire retrace la gĂ©nĂ©alogie de la nĂ©cessitĂ© mĂ©dicale en s’interrogeant sur les mĂ©thodes et l’épistĂ©mologie du droit.

Pendant ses Ă©tudes, elle a Ă©tĂ© fellow du DĂ©partement d'Ă©quitĂ©, d'Ă©thique et de politiques de l’École de santĂ© des populations et de santĂ© mondiale de l’UniversitĂ© Â鶹ɫÇéƬ.

Elle a également complété ses examens du Barreau du Québec.

ATAGĂśN MERTĚýKEJANLIOÄžLU

atagun.kejanlioglu [at] mcgill.ca (AtagĂĽn Mert) KejanlioÄźlu travaille Ă  temps partiel au Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et compare. Il est candidat au DCL Ă  la FacultĂ© de droit de Â鶹ɫÇéƬ. Il est titulaire d'un diplĂ´me de premier cycle en droit et d’un diplĂ´me de master en droit public de l'UniversitĂ© Galatasaray (Istanbul, Turquie). Il a obtenu un autre premier diplĂ´me de master en droit public fondamental de l'UniversitĂ© Paris 1 PanthĂ©on-Sorbonne en 2016 avec sa thèse sur les PrĂ©sidents de la RĂ©publique dans les systèmes politiques turc et français. Il a Ă©galement travaillĂ© comme assistant de recherche et d'enseignement au dĂ©partement de droit constitutionnel de la FacultĂ© de droit de l'UniversitĂ© MEF (Istanbul, Turquie). Pour ses Ă©tudes doctorales, il a obtenu une bourse du Fonds de recherche du QuĂ©bec - SociĂ©tĂ© et culture (FQRSC). Ses principaux domaines d’intĂ©rĂŞt sont le droit constitutionnel comparĂ©, la thĂ©orie constitutionnelle et le droit europĂ©en des droits de l'homme.

NATACHA TRAUTMANN

natacha.trautmann [at] mcgill.ca (Natacha Trautmann) est chercheuse responsable de la coordination des événements et de la communication au Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé.

Après une licence en droit et une licence en littérature moderne à Aix-Marseille Université en France, Natacha a poursuivi ses études à l’institut de management public d’Aix-en-Provence. Elle y a obtenu un Master 1 puis un Master 2 en direction de projets culturels, spécialisé en management et en droit. Cette formation lui a permis d’allier son intérêt pour le droit et son appétence pour le domaine culturel en lui donnant les compétences nécessaires à la création de projets et les connaissances juridiques requises à la protection des artistes.

Avant d’arriver en 2024 à Montréal, Natacha a travaillé deux ans en tant que chargée de projets au sein d’un tiers-lieu associatif à Arles pour lequel elle a eu la chance de participer à la création et à l’élaboration de ses activités.

Une fois à Montréal, elle a rejoint l’équipe des Survenants comme coordinatrice de projets logistique pour des événements culturels gastronomiques. Cette expérience l’a grandement aidée à découvrir Montréal et la culture québécoise dans ses aspects les plus gourmands.

Natacha a un grand intérêt pour le domaine juridique et est ravie de pouvoir allier toutes les différentes facettes de ses formations au sein du Centre Crépeau et d’en apprendre plus sur le contexte bijuridique du Québec.

Universitaires

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Julien Bérubé

1. Qu’est-ce qui vous a incité à devenir chercheur au Centre Crépeau?

C’est pendant ma deuxième année de droit que j’ai pu faire mes premiers pas en recherche. C’est alors que j’ai réellement compris l’importance d’aller plus loin, et de toucher aux fondements mêmes de notre environnement juridique. En additionnant cela avec mon amour des langues, j’ai réellement sauté sur l’occasion de combiner mes intérêts. J’espérais explorer de nouvelles avenues et approfondir ma connaissance du droit privé québécois (un souhait qui est exaucé à date!)

2. À votre avis, qu'est-ce que la quintessence du droit privé québécois?

Pour moi, la quintessence du droit privé québécois se trouve dans notre Code de procédure civile. Par sa nature, il s’agit d’un code profondément civiliste dans son organisation. Toutefois, la procédure qu’il régit s’apparente bien plus à celle qui est traditionnellement associée à la common law canadienne. En reprenant les principes de la common law et en les intégrant à l’organisation civiliste, la procédure civile a démontré l’unicité du droit privé québécois. Loin d’être une faiblesse du droit civil, je pense que cette fusion est une force qui démontre la vivacité du droit civil au Canada et l’évolution historique de la société régie par ce code.

3. Comment décririez-vous la communauté du Centre Crépeau?

Je la décrirais comme la plus grande force du Centre. Dès le premier jour, nous avons eu la chance d’être accueilli·es au Centre par des sommités, qui nous parlaient comme à des collègues. Que ce soit dans des conférences, des séminaires ou dans les corridors, les interactions que j’ai chaque semaine avec les membres de cette communauté sont réellement inspirantes. Voir tant de passionné·es de droit privé québécois est une chance peu commune, et les conversations que nous avons sont toujours précieuses. C’est réellement une communauté qui encourage ses chercheur·euses à aller plus loin et à se développer dans un milieu accueillant et formateur.


Andrew Jiaxin Chen

1. Qu’est-ce qui vous a incité à devenir chercheur au Centre Crépeau?

Ayant grandi dans l'environnement bilingue de Montréal en tant qu’immigrant, je n’ai jamais été capable de parler uniquement en anglais ou en français avec mes ami·es; chaque langue avait ses propres nuances, et aucun mot ne semblait avoir une équivalence parfaite dans l’autre langue. Cependant en droit, contrairement aux conversations informelles, parler « Franglais » n’est pas accepté.

C’est donc cela qui m’a incité à vouloir travailler sur le projet de lexique bilingue du Centre Crépeau. Je voulais contribuer à une initiative qui s'attaque aux lacunes de traduction entre les langues, des lacunes qui m’agacent depuis que je suis jeune. Ma volonté de développer ma sensibilité aux subtilités de la traduction des langues – une habilité que chaque polyglotte possède en soi – est donc ce qui m’a mené au Centre Crépeau.

2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou compréhension du droit et de ses enjeux?

Le droit est toujours façonné par la langue dans laquelle il est exprimé. Le système juridique du Québec, qui est pensé en français et en anglais, donne donc lieu à une situation unique: la coexistence de versions parallèles du même droit.

En effet, parce qu’aucune langue ne peut être traduite parfaitement dans une autre, les versions française et anglaise du droit québécois divergent parfois de manière subtile mais significative. Ces différences obligent donc les juristes à dépasser la lecture littérale de chaque Code pour saisir pleinement les concepts juridiques qu’ils cherchent à transmettre. Ainsi, étudier le droit québécois dans un cadre bilingue encourage une approche téléologique qui va au-delà du texte, favorisant un engagement critique avec le droit.

3. À votre avis, qu'est-ce que la quintessence du droit privé québécois?

Pour moi, la quintessence du droit privé québécois se retrouve dans sa tradition civiliste. Alors que le Code civil du Québec en est l’expression la plus évidente, cette tradition se manifeste bien au-delà du Code lui-même. Par exemple, l’une des caractéristiques typiques du droit québécois est la catégorisation des concepts juridiques, que l’on retrouve notamment en matière de contrats, d’obligations ou de relations entre particuliers, et qui reflète une structure rationnelle et cohérente, en contraste avec l’approche jurisprudentielle de la common law.

D’ailleurs, cette catégorisation du droit est précisément ce qui rend le projet de dictionnaire du Centre Paul-André Crépeau si pertinent. En effet, afin de structurer le droit en catégories, il faut d’abord les définir. En ce sens, le dictionnaire remplit une fonction fondamentalement civiliste: comme le Code, il vise à offrir une articulation cohérente et unifiée des concepts juridiques québécois.


Chloé Desjardins

1. À votre avis, qu'est-ce que la quintessence du droit privé québécois?

À mes yeux, la quintessence du droit privé québécois réside dans sa richesse historique, née de la rencontre entre la tradition civiliste française et la common law anglaise. Ensemble, elles lui confèrent un caractère hybride tout à fait unique en son genre. Certes, se situer à la croisée de deux grandes traditions juridiques peut parfois rendre les choses complexes. Or, c’est justement ce qui fait du droit québécois un domaine si intéressant à étudier : à ce jour, je reste fascinée par le fait que certains concepts désormais intégrés au droit québécois tirent leur origine de la tradition anglaise.

2. Quelles sont les qualités ou défauts d’une bonne chercheuse en droit?

Une bonne chercheuse en droit doit avant tout faire preuve de rigueur et de curiosité. Il faut s’assurer de l’exactitude des informations que l’on présente. Certains des projets sur lesquels nous travaillons peuvent devenir des références pour la communauté, et il est donc crucial de ne pas induire le lectorat en erreur. Quant à la curiosité, elle pousse à creuser au-delà de l’évidence, à explorer les nuances des concepts juridiques que l’on rencontre et à s’intéresser aux implications théoriques et pratiques du droit. Cela dit, cette même curiosité peut parfois jouer des tours. Dans le cadre de la rédaction du Dictionnaire de droit privé, par exemple, il est facile de se laisser entraîner par l’envie d’approfondir chaque notion rencontrée. On découvre des éléments fascinants qu’on aimerait intégrer aux remarques ou aux définitions, mais il faut garder en tête que l’objectif est de produire un ouvrage concis, clair et accessible. Il s’agit donc de canaliser cette curiosité de manière ciblée, en sélectionnant avec soin ce qui est pertinent pour l’outil en construction.

3. Comment décririez-vous la communauté du Centre Crépeau?

La communauté du Centre Crépeau est curieuse et généreuse de son temps. Je reste particulièrement marquée par le fait que des personnes possédant déjà une grande expertise continuent de se questionner et d’explorer le droit privé québécois. Par ailleurs, l’accessibilité des chercheur·euses et des directeur·rices du Centre font de ce milieu un lieu d’apprentissage hors du commun. Pouvoir échanger avec des personnes aussi savantes, ouvertes et disponibles est un réel privilège, surtout lorsque l’on est juriste en formation. Je suis fort reconnaissante de cette communauté qui me permet d’évoluer dans un environnement où l’on se sent à la fois encadré·es, écouté·es et encouragé·es à contribuer activement à la recherche.


Thomas LessardPhoto Thomas Lessard

1. Qu'est-ce qui vous a incité à devenir chercheur au Centre Crépeau ? 

Dans ma première annĂ©e de droit, j’ai pu goĂ»ter aux traditionnels ateliers et sĂ©minaires, aux multiples textes doctrinaux et articles juridiques, ainsi qu’à une tonne de discussions avec des professionnel.les de milieux variĂ©s. Et, chaque fois que je me trouvais intĂ©ressĂ© par un travail ou un projet, le Centre se trouvait en pĂ©riphĂ©rie. Je me souviens avoir lu des textes en droit de la famille de la ProfesseureĚýChristine Morin ou avoir assistĂ© Ă  une prĂ©sentation du ProfesseurĚýMichaĂ«l Lessard, et avoir remarquĂ© que tous.tes ces juristes qui m’intĂ©ressaient Ă©taient soit directement, soit indirectement, liĂ©.es aux activitĂ©s du Centre. Par consĂ©quent, j’ai moi aussi voulu prendre part Ă  cet Ă©picentre de la recherche en droit privĂ© et comparĂ©.

2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou comprĂ©hension du droit et de sesĚý Ěý Ěý Ěýenjeux ?

« Imaginer un langage, c’est imaginer une forme de vie », disait Wittgenstein. Certain.es voient le bilinguisme comme un simple outil de traduction. Mais un mot représente bien plus que ses lettres et sa prononciation, c’est pourquoi les mots évoluent et les définitions changent. Entre le français et l’anglais, on se rend compte de l’influence que des « créations » humaines, comme les formes de droit ou les types de langues, ont sur leurs propres « créateu.rices ». Et c’est à travers cette lentille que le droit et ses enjeux doivent être considérés. Non pas comme un simple outil de justice, mais comme une de ces machines vivantes, dont les pièces ont été assemblées par essais et erreurs. Certes, certaines de ces pièces sont rouillées, certaines sont brisées, mais nous continuerons de les changer, de les améliorer, car, comme la langue, cette machine a autant besoin de nous que nous avons besoin d’elle.

3. Quelles sont les qualités ou défauts d'un·e bon·ne chercheur·euse en droit ?

Selon moi, la première qualité d’un·e bon·ne chercheur.euse en droit est la connaissance de ses intérêts. De repérer ce qui pique notre curiosité, ce qui nous fera en demander davantage, permet de changer un simple sujet de recherche en une quête personnelle de savoir. Que ce soit à travers l’angle par lequel on traite de la question juridique, ou par le choix d’approche, un·e bon·ne chercheur.euse en droit trouvera un moyen de se passionner. Car non seulement la démarche devient alors plus personnelle et enrichissante, mais le produit final en est de qualité redoublée. Cet attribut peut cependant se transformer en défaut quand l’intérêt mis dans une tâche nous fait oublier le temps qui passe et l’horaire habituellement chargé de la recherche juridique.


Charlotte RuffoĚý

Charlotte Ruffo1. Qu'est-ce qui vous a incitĂ© Ă  devenir chercheuse au Centre CrĂ©peau ? Ěý

Quand on Ă©tudie le droit, on apprend un nouveau langage. Alors si j’ai toujours aimĂ© les mots, l’écriture et la lecture, je dois avouer que cette annĂ©e, plus que jamais, j’ai dĂ©couvert leur pouvoir. C’est parce que je trouve essentielĚý ce qui se crĂ©e au Centre que j’ai voulu y travailler. Les dictionnaires juridiques sont des outils prĂ©cieux qui permettent un dialogue entre le français et l’anglais au sein d’une mĂŞme tradition juridique. Ă€ mon avis, ce projet aide Ă  dĂ©manteler certaines barrières que la langue crĂ©e tant pour les étudiant·es en droit que pour les juristes et les citoyen·nes.ĚýĚý

2. Comment le bilinguisme influence-t-il votre approche ou comprĂ©hension du droit et de sesĚý Ěý Ěý Ěý Ěý enjeux ? Ěý

Les enjeux de traduction et de linguistique me touchent profondĂ©ment en tant que francophone qui ne veut pas voir le français quitter la sphère mcgilloise et qui souhaite encore moins voir des collègues anglophones freiné·es dans leur Ă©tude du droit civil quĂ©bĂ©cois en raison d’un manque de sources en anglais. Le bilinguisme est en ce sens un vĂ©ritable avantage Ă  mes yeux. Il est très enrichissant de travailler au sein d’une Ă©quipe composĂ©e de personnes dont la langue maternelle est le français ou l’anglais. Les chercheur·euses du Centre s’entraident continuellement et cela suscite Ă  mon avis de beaux Ă©changes! J’apprends Ă©normĂ©ment de mes collègues.Ěý

Le Centre CrĂ©peau remercie la et le pour leur appui financier.Ěý

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